ACTUALITÉS De la Libye au Mali, la bataille diplomatique entre l’Algérie et le Maroc s’intensifie
De la Libye au Mali, la bataille diplomatique entre l’Algérie et le Maroc s’intensifie
Offres de médiation concurrentes au Mali et en Libye, lutte d’influence à l’Union africaine, le tout assorti de déclarations peu amènes…
La joute diplomatique entre Rabat et Alger a repris de plus belle.
Le « classico » diplomatique entre le Maroc et l’Algérie qui se joue depuis quarante-cinq ans sur le dossier du Sahara s’est étendu ces derniers mois au Sahel et à la Libye.
De brûlants dossiers sur lesquels sont braqués les projecteurs de la communauté internationale.
C’est que la diplomatie algérienne, inerte du temps de Bouteflika, s’est revivifiée avec l’élection d’Abdelmadjid Taboue, en décembre 2019, et tente désormais de rattraper quelque trois décennies de « désafricanisassions ».
Un changement de régime qui a forcé le voisin marocain à retrouver, à son tour, son dynamisme régional.
Hostilités sur le conflit libyen
Sur le conflit libyen, les hostilités ont été lancées lors du sommet de l’Union africaine (UA) de février.
« Le président Taboue en était à sa première participation et espérait que la présidence sud-africaine de l’UA,
en 2020, allait lui offrir plus de latitude sur le dossier libyen, après une présidence égyptienne qui a plutôt neutralisé les initiatives africaines en la matière.
Il pensait aussi obtenir la tenue à Alger d’une conférence de réconciliation inter-libyenne », explique un familier des arcanes de l’organisation panafricaine.
Fureur de Rabat, qui avait déjà subi l’affront, un mois plus tôt, de voir l’Algérie jouer les médiateurs durant la Conférence internationale de Berlin, tandis que le Maroc avait été écarté.
La diplomatie chérifienne considère d’ailleurs que « la réconciliation est un long processus qui évolue graduellement. Aujourd’hui,
c’est de légitimité institutionnelle qu’il faut s’occuper en priorité », affirme le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bouriate.
La proposition algérienne se voit opposer une fin de non-recevoir.
Offres de médiation concurrentes au Mali et en Libye, lutte d’influence à l’Union africaine, le tout assorti de déclarations peu amènes…
La joute diplomatique entre Rabat et Alger a repris de plus belle.
Le « classico » diplomatique entre le Maroc et l’Algérie qui se joue depuis quarante-cinq ans sur le dossier du Sahara s’est étendu ces derniers mois au Sahel et à la Libye.
De brûlants dossiers sur lesquels sont braqués les projecteurs de la communauté internationale.
C’est que la diplomatie algérienne, inerte du temps de Bouteflika, s’est revivifiée avec l’élection d’Abdelmadjid Te boue, en décembre 2019,
et tente désormais de rattraper quelque trois décennies de « désafricanisassions ».
Un changement de régime qui a forcé le voisin marocain à retrouver, à son tour, son dynamisme régional.
Hostilités sur le conflit libyen
Sur le conflit libyen, les hostilités ont été lancées lors du sommet de l’Union africaine (UA) de février.
« Le président Taboue en était à sa première participation et espérait que la présidence sud-africaine de l’UA,
en 2020, allait lui offrir plus de latitude sur le dossier libyen,
après une présidence égyptienne qui a plutôt neutralisé les initiatives africaines en la matière.
Il pensait aussi obtenir la tenue à Alger d’une conférence de réconciliation inter-libyenne », explique un familier des arcanes de l’organisation panafricaine.
Fureur de Rabat, qui avait déjà subi l’affront, un mois plus tôt,
de voir l’Algérie jouer les médiateurs durant la Conférence internationale de Berlin, tandis que le Maroc avait été écarté.
La diplomatie chérifienne considère d’ailleurs que « la réconciliation est un long processus qui évolue graduellement. Aujourd’hui,
c’est de légitimité institutionnelle qu’il faut s’occuper en priorité »,
affirme le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bouriate.
La proposition algérienne se voit opposer une fin de non-recevoir.
LA DÉMISSION DE GHASSAN SALAMÉ, ENVOYÉ SPÉCIAL DE L’ONU EN LIBYE, REDONNE ESPOIR À ALGER
Mais la démission, au début de mars, de Ghassan Salam, envoyé spécial de l’ONU en Libye,
redonne espoir à Alger. Son lobby diplomatique se met en branle pour placer un ancien ministre,
Raman Lamar, à la place du Libanais. L’affaire est bien engagée :
Lamar, qui a ses entrées à l’UA,
décroche l’approbation officieuse de sa commission,
ainsi que celle du président français, Emmanuel Macron.
Le secrétaire général de l’ONU,
António Guterres, n’oppose pas de réserves.
Le Maroc, de concert avec les Émirats arabes unis,
qui ne veulent pas non plus d’un Algérien,
s’active néanmoins pour faire échouer la nomination de Lamar à ce poste,
toujours vacant – l’Américaine Stéphanie Williams en assure l’intérim jusqu’au 3 novembre.
Le Maroc à l’offensive
Depuis, le Maroc a réussi à renverser la vapeur sur le dossier libyen en passant à l’offensive et en rappelant à qui veut l’entendre que le royaume n’a pas d’agenda en Libye,
contrairement à l’Algérie, pays limitrophe.
Plus question dès lors de se contenter de l’accord de Skhirat de 2015, qui avait permis l’émergence d’un Gouvernement d’entente nationale (GNA).
La diplomatie chérifienne décide de réactiver le processus.
Des délégations du Parlement libyen et du Haut Conseil d’État se rencontrent à deux reprises à Bunia (à 12 km de Skhirat), entre août et septembre, pour réactualiser l’accord.