Athlétisme : Caster Semenya privée de mondiaux, son interminable course d’obstacles continue
Athlétisme : Caster Semenya privée de mondiaux, son interminable course d’obstacles continue
Privée des mondiaux au Qatar, la star sud-africaine hyper androgène a subi un nouveau revers judiciaire dans le combat qui l’oppose depuis dix ans à la Fédération internationale d’athlétisme.
Caster Semenya ne verra pas Doha et ses mondiaux d’athlétisme, qui s’ouvriront le 27 septembre.
Elle y faisait figure de grandissime favorite, mais le Tribunal fédéral suisse est revenu, le 30 juillet,
sur la suspension prise à titre « super-provisoire », le 3 juin,
du règlement de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) sur les athlètes hyperandrogènes.
Le règlement en question, entré en vigueur le 8 mai, demande à ces coureuses de suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone afin qu’elles puissent concourir sur des distances allant du 400 mètres au mile (1 609 m).
Abattue, mais loin de s’avouer vaincue, l’athlète sud-africaine a perdu une manche dans la bataille judiciaire qui l’oppose depuis dix ans à l’IAAF et qui dépasse le simple cadre des pistes d’athlétisme.
Une femme « peut-être pas à 100 % »
C’est le 19 août 2009 que le talent de la jeune femme éclate aux yeux du grand public.
Sur le tartan du stade olympique de Berlin, où se déroulent les Championnats du monde, la sportive, alors âgée de 18 ans, est couronnée sur le 800 m.
Elle remporte la course avec plus de deux secondes d’avance sur ses concurrentes.
À l’époque, la performance de cette anonyme du circuit mondial fait grand bruit.
Les commentaires et les analyses ne se font pas attendre. De sa musculature à sa voix grave en passant par les longs shorts qu’elle arbore,
la morphologie et la féminité de l’athlète sont remises en cause, y compris par ses adversaires. « Ce genre de personnes ne devraient pas courir avec nous.
Pour moi, ce n’est pas une femme.
C’est un homme », avait critiqué la coureuse italienne Elisa Cusma. L’IAAF n’avait pas masqué ses doutes, à l’image de son secrétaire général, Pierre Weiss, qui avait déclaré :
« C’est une femme, mais peut-être pas à 100 %. »