Gardiens africains : un manque criant de formation sur le continent
Gardiens africains: un manque criant de formation sur le continent
À l’exception du Camerounais André Onana (Ajax Amsterdam), aucun gardien de but africain né sur le continent n’est titulaire dans un grand club européen de football, à la différence des joueurs de champ.
En parcourant les effectifs des vingt-quatre équipes qualifiées pour la CAN 2019 de football et en s’attardant sur les seuls gardiens de but,
on se rend compte qu’aucun d’eux, hormis André Onana, n’évolue dans un club de standing, et surtout y est titulaire.
Son compatriote Carlos Kameni n’est que remplaçant au Fenerbahce Istanbul,
et son cousin Fabrice Ondoa joue à Ostende, un modeste club belge.
Le Sénégalais Edouard Mendy (Reims) est né en France, et Alfred Gomis, le numéro 2 des Lions de la Teranga,
a vu le jour à Ziguinchor mais a été formé en Italie.
Les autres gardiens africains évoluent soit sur le continent, soit en Europe,
mais dans des championnats de deuxième ou de troisième catégorie.
André Onana, une exception
Onana, Ondoa et Kameni sont tous nés au Cameroun,
mais ils ont effectué le plus gros de leur formation en Europe.
Au FC Barcelone pour les deux premiers, au Havre pour Kameni.
Mais seul Onana, champions des Pays-Bas avec l’Ajax Amsterdam et demi-finaliste de la Ligue des Champions, sort du lot.
Leur illustre compatriote Thomas Nkono (112 sélections de 1976 à 1994),
qui est depuis plusieurs années l’entraîneur des gardiens de l’Espanyol Barcelone, ne nie pas l’évidence.
« Les qualités des gardiens ne sont pas remises en cause, le continent manque tout simplement de formateurs de haut niveau, estime-t-il.
Le poste de gardien est très spécifique et certains pays semblent avoir pris conscience du problème en créant des centres de formation. »
C’est le cas du TP Mazembe (RD Congo), de Diambars, Génération Foot et de Dakar Sacré Cœur (Sénégal),
de clubs au Ghana ou en Afrique du Sud, dont certains ont signé des conventions de partenariat avec des clubs européens.