[Infographie] Football : la fièvre acheteuse des princes du Golfe
[Infographie] Football : la fièvre acheteuse des princes du Golfe
Depuis leur rachat par des princes du Golfe – respectivement Tamim Ben Hamad Al Thani et Mansour Ben Zayed Al Nahyane – , les deux clubs jouent régulièrement les premiers rôles dans leur championnat national et, dans une moindre mesure, en Europe.
Leur secret ? Des centaines de millions d’euros injectés,
permettant l’achat des meilleurs joueurs du Vieux Continent.
Aussi, à la moindre annonce de l’intérêt d’un cheikh du Golfe pour un club,
ses supporters se prennent à rêver de glorieuses soirées de Ligue des champions.
« S’offrir une vitrine »
Mais plusieurs années après les premiers investissements des princes dans le football européen, il convient de tempérer cet enthousiasme pour les pétrodollars.
Entre cinglants échecs sportifs – Málaga est l’exemple le plus édifiant –, investissements en deçà des espoirs suscités chez les supporters,
voire escroqueries caractérisées, le conte de fées escompté peut se muer en cauchemar.
« Ces investissements n’obéissent pas forcément à des stratégies extrêmement bien définies,
il s’agit souvent pour des richissimes personnalités de se faire plaisir en s’offrant une vitrine »,
décrypte un observateur de la diplomatie du sport.
Qui explique ainsi le rachat de Manchester City en 2008 par Mansour Ben Zayed Al Nahyane,
le désormais vice-Premier ministre émirati et ministre des Affaires de la présidence.
« Les performances sportives rejaillissent alors indirectement sur les États initiateurs,
capables de faire monter deux clubs à des niveaux très importants »,
relève le dernier rapport du cabinet marocain Hyperborée Advisors,
consacré en partie à la diplomatie du sport.
Stratégie d’influence
À y regarder de plus près (voir carte ci-contre), en fait de « vitrines », ce sont majoritairement des petits clubs sans grande envergure et végétant dans les divisions inférieures qui sont rachetés par les magnats arabes. Si certains cherchent surtout à renforcer leur entregent dans le tissu économique local – comme l’industriel irano-britannique Farhad Moshiri –, d’autres parviennent à associer un projet sportif plutôt cohérent à cette stratégie d’influence.
Ainsi, outre le rachat, en 2012, du PSG, qui a précédé une série d’investissements qataris dans l’économie française, Doha investit dans des petits clubs européens, comme le KAS Eupen, destiné à parachever la formation de joueurs prometteurs, venus en particulier d’Afrique.
Dernièrement, le Qatar a fait état de son intérêt pour le club britannique – et populaire dans tous les sens du terme – de Leeds United, dont il cherchera peut-être à raviver la flamme. Ce qui aura, à n’en pas douter, un impact positif sur la réputation de l’émirat, qui, à l’instar du PSG, souffre en Europe d’une image de nouveau riche bling-bling.