« La chronique des Bridgerton » : quand une romance de la régence britannique débarque en Afrique sur Netflix
« La chronique des Bridgerton » : quand une romance de la régence britannique débarque en Afrique sur Netflix
Avec plus de 80 millions de téléspectateurs, la série produite par l’Africaine-américaine Shonda Rhimes bouleverse le paysage médiatique. Et pourrait bien contribuer à changer la société.
Osons une exagération. Bientôt le monde se divisera en deux catégories : ceux qui regardent La Chronique des Bridgerton et les autres. Adapté de la saga littéraire de Julia Quinn et disponible sur Netflix depuis le 25 décembre, le drame historique produit par Shonda Rhimes fait un carton. Selon la plateforme de streaming, qui a signé un contrat de 150 millions de dollars avec la papesse du soap opera, la série figure dans le Top 10 des contenus les plus regardés dans 83 pays, hors Japon. Avec déjà plus de 82 millions de spectateurs à travers le monde, elle serait la plus populaire de son histoire, n’en déplaise à ceux qui raillent un « conte rose bonbon et bleu layette ».
L’histoire se déroule dans l’Angleterre du milieu du XIXe siècle, sous la Régence. Dans la haute société londonienne, la saison des « débutantes » bat son plein. Au rythme des bals et des réceptions, les mères de la noblesse viennent présenter à la Reine Charlotte leurs filles en âge d’être mariées. Quatrième de la fratrie des Bridgerton, Daphne est sacrée « joyau de la saison » par sa Majesté, ce qui fait d’elle la meilleure promise du moment.
Afin d’attirer les plus beaux partis, elle conçoit un stratagème avec le célibataire le plus convoité, le très beau Simon Basset, Duc d’Hastings, déterminé, lui, à ne pas se marier : s’afficher ensemble, l’une pour susciter la jalousie et la convoitise des prétendants de son rang, l’autre pour éloigner les mères et leurs filles ambitieuses. Mais désir, amour, cynisme, trahisons, argent et secrets de famille se mêleront à la partie… Une romance costumée des plus conventionnelles donc, qui tient pourtant déjà ses promesses d’addiction sur le continent et dans la diaspora grâce à un ingrédient original : un casting résolument multiracial, qui fait de la diversité l’objet même la série.
Audace de la réalisatrice
En effet, de Paris à Douala en passant par Abidjan, la plupart des passionnés se disent conquis par l’audace de la réalisatrice, qui ose montrer, dans une production d’époque, des Noirs jouant des rôles d’aristocrates, et non plus seulement ceux de domestiques, de valets ou d’esclaves. C’est d’ailleurs un article du Guardian consacré à la forte représentation des Noirs dans la série qui a éveillé l’intérêt d’Alvine Tremoulet, responsable Diversité et Inclusion chez Pfizer, à Paris. « Placer des Noirs au sommet de la pyramide permet de repousser les barrières, d’élargir les horizons. Même si l’on a conscience qu’il s’agit d’une fiction, c’est stimulant de se dire que dans les années 1800, des Noirs ont pu occuper de telles positions. »