Les exercices aérobiques bénéfiques après une commotion cérébrale chez les adolescents
Les exercices aérobiques bénéfiques après une commotion cérébrale chez les adolescents
Les traumatismes crâniens (TC) sont un sujet important en accidentologie.
À l’origine de ces derniers,
se trouve le plus souvent un accident de la vie courante (dont la pratique sportive),
un accident de la circulation ou un accident du travail :
le cerveau est secoué ou frappé violemment.
Un traumatisme crânien est dit léger lorsque la personne n’a pas perdu connaissance et
ne présente pas d’amnésie suite au choc.
Si pour la plupart des traumatisés crâniens légers,
l’évènement n’a eu aucune conséquence (pas de séquelles motrices),
certaines personnes peuvent faire état de symptômes gênants comme des douleurs cervicales,
des maux de têtes persistants, des vertiges et des troubles du sommeil.
Des chercheurs de l’Université de Laval ont découvert que chez les adolescents qui ontsubi un traumatisme crânien léger en pratiquant un sport,
l’activité physique de type aérobique serait efficace pour atténuer ces symptômes postcommotion.
Il serait même profitable de commencer ces activités physiques dès la première semaine qui suit l’accident,
conclut leur étude publiée dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercice.
Les exercices de type « aérobie »
impliquent la capacité de maintenir une certaine intensité d’exercice sur une période de temps prolongée et font intervenir les grands groupes musculaires en mouvement continu.
Il s’agit d’endurance :
course à pied, vélo, natation…
La priorité : développer un plan d’exercices personnalisé
« Il y a 10 ans, la plupart des professionnels de la santé recommandaient le repos complet
après une commotion cérébrale »
rappelle le premier auteur de l’étude, le Pr Pierre Langevin.
« Il fallait attendre la disparition des symptômes avant de reprendre graduellement les activités physiques.
Au cours des dernières années,
des interventions faisant appel à des exercices aérobiques ont fait l’objet d’études cliniques et nous en avons analysé les résultats.
» Les chercheurs ont examiné six études regroupant 277 adolescents réalisées entre 2015 et 2019.
Ces études évaluaient des interventions misant
sur des activités aérobiques pratiquées à une intensité qui n’exacerbait pas les symptômes encore présents.
ces dernières ne devaient pas non plus provoquer de récidive des symptômes qui avaient disparu chez les participants.
L’équipe scientifique a constaté que deux éléments importants se dégagent des analyses,
le premier étant que les exercices aérobiques qui n’augmentent pas les symptômes sont plus efficaces que le repos pour atténuer les symptômes post commotion.
Puis aussitôt que la période de repos complet est terminée,
il est sécuritaire et efficace d’introduire des exercices aérobiques
toujours en veillant à ne pas augmenter les symptômes.
Mais l’idée ne consiste pas à laisser les patients s’autoprescrire un programme d’activités physiques,
surtout lorsqu’il s’agit d’adolescents.
Comme le souligne le Pr Pierre Langevin,
« l’encadrement par un professionnel de la santé est nécessaire pour
développer un plan d’exercices
dont l’intensité tiendra compte des particularités de chaque patient.
La participation des parents est également essentielle pour la mise en application du programme.
» Même si les données montrent que les exercices aérobiques sont bénéfiques pour la réadaptation
après une commotion cérébrale
liée au sport chez les adolescents et que le risque d’empirer la condition soit très faible,
l’équipe scientifique estime qu’il faudra toutefois un certain temps avant que le milieu de la santé ne modifie ses façons de faire et en fasse une recommandation officielle.
« Le changement risque d’être lent et graduel. » conclut le Pr Pierre Langevin.