Livres : mangue, fruit du dragon, tamarin… tous les secrets des fruits tropicaux
Livres : mangue, fruit du dragon, tamarin… tous les secrets des fruits tropicaux
Dans un superbe livre aussi bien documenté qu’illustré, Valérie et Fabrice Le Bellec racontent l’odyssée des fruits tropicaux à travers le monde, de leurs terres originelles à nos papilles ravies. Et en profitent pour démonter quelques idées reçues.
Africaine, la mangue ? Sans graines, la banane ? Asiatique, le tamarin ?
Allons donc !
Oubliez tout de suite vos idées reçues et plongez dans le bel ouvrage de Valérie et Fabrice Le Bellec,
Fruits tropicaux, invitation au voyage, publié aux éditions Quae.
Richement illustré de photographies et dessins, évidemment très coloré,
cet album appétissant offre un tour du monde des délices sucrés plus ou moins transformés par la main de l’homme.
« La liste des espèces décrites ici est loin d’être exhaustive :
notre choix s’est porté sur 85 d’entre elles qui jouissent d’une certaine réputation locale ou internationale,
écrivent les auteurs en introduction.
Elles ont chacune leur histoire, leurs singularités,
leurs usages alimentaires ou médicinaux, acquis au fil de leur domestication ou de leur acclimatation à des contrées étrangères… »
Au-delà des images, qui mettent l’eau à la bouche,
l’ouvrage nous entraîne de découvertes en découvertes,
dispensant de manière claire et pédagogique informations historiques,
biologiques, culinaires, médicinales.
Ainsi apprend-t-on que « l’un des plus anciens arbres fruitiers domestiqué serait le figuier :
des traces de sa culture ont été découvertes dans la vallée du Jourdain sur un site archéologique datant du néolithique. »
700 espèces de figues
Le chapitre consacré à cet arbre aux origines méditerranéennes explore le sujet plus avant, expliquant qu’il existe deux types de figuiers,
le caprifiguier (dit figuier sauvage ou mâle) et le figuier domestique (dit figuier femelle), produisant selon les variétés une ou deux récoltes par an.
Dans ce dernier cas, les variétés dites « bifères » produisent d’abord des figues fleurs, sans fécondation,
et ensuite des figues d’automne, issues cette fois d’une fécondation par l’entremise d’un insecte pollinisateur bien particulier, le blastophage.
En tout, quelque 700 espèces de figues sont connues, nommée « Dauphine », « Goutte d’Or »,
« Dama noire », « Dottato »… Sèches, les figues sont riches en bêta-carotène, en potassium, en calcium, en phosphore, en fer et en fibres.
Et la figue de barbarie, me direz-vous ?
Eh bien n’allez pas la croire méditerranéenne, même si elle pullule sur les côtes de l’Afrique du Nord et de l’Europe du Sud.
Comme beaucoup de cactus, elle est originaire du Mexique et de l’Amérique centrale, mais serait cultivée depuis le XVème siècle dans tout le bassin méditerranéen.
Et aujourd’hui, le figuier de barbarie n’est pas seulement apprécié pour ses fruits bardés d’invisibles et terribles piquants :
certaines espèces abritent un insecte nommé cochenille dont la femelle renferme une bonne dose d’acide carminique – le fameux colorant E120 utilisé pour la charcuterie, les confiseries et certaines boissons.
Démonter les idées reçues
On l’aura compris, Fruits tropicaux, Invitation au voyage est une somme qui démonte les idées reçues et rassemble des connaissances utiles ou amusantes.
Il apparaît ainsi que l’ananas comme la papaye sont originaires d’Amérique tropicale,
que les bananes sans graines cultivées aujourd’hui dérivent d’hybridations naturelles de deux espèces sauvages à graines diploïdes originaires d’Asie du Sud-Est,
que la pollinisation de « l’arbre aux milles usages », le baobab, est essentiellement l’œuvre des chauves-souris.