Robert Nouzaret, ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de la RDC revient sur ses expériences africaines
Robert Nouzaret, ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de la RDC revient sur ses expériences africaines
Enfin votre dernier passage sur un banc, c’était en 2010/2011 avec la RDC. Et cela ne s’est pas très bien passé…
Ça c’est mal passé d’abord par ma faute.
Car, entre le moment où j’ai été contacté et le moment où ils m’ont demandé de venir, il y a eu trop de temps.
Et dans le doute, j’ai fait l’erreur de ne pas me mettre au courant du football de RDC et des joueurs congolais, pour gagner du temps lorsque j’arriverais.
Parce que je n’étais pas du tout sûr qu’ils allaient accepter mes propositions. C’était ma première erreur. Après, lorsque je suis arrivé, j’ai fait une deuxième erreur.
Le premier match c’était contre le Sénégal, et c’était la première fois de toutes mes expériences africaines que je ne connaissais pas du tout la plupart des joueurs congolais.
Et je me suis basé sur un ou deux adjoints que j’avais à ma disposition et là j’ai fait une erreur. J’aurais dû carrément prendre l’équipe du TP Mazembe et remplacer les 2 ou 3 étrangers qu’ils avaient dans l’équipe par des joueurs congolais. Et je pense qu’on y serait allé d’une manière beaucoup plus sûre et beaucoup plus réaliste et efficace.
À 76 ans, Robert Nouzaret a pris sa retraite. La fin d’une aventure de 46 ans passée sur les bancs de clubs français mais aussi à la tête de trois sélections africaines :
la Côte d’Ivoire (par deux fois), puis la Guinée et la République démocratique du Congo. Robert Nouzaret revient pour l’occasion sur ses expériences en Afrique.
Robert Nouzaret: La grande différence, c’est que lors de la première période j’avais 90% de joueurs qui jouaient en Afrique. Et la 2ème période j’avais 100% de joueurs qui jouaient en Europe.
Aujourd’hui être responsable d’une sélection africaine, ça ne représente plus le football africain, ça représente les qualités individuelles des joueurs que vous essayez de faire jouer le mieux possible ensemble.
Un jour, ils avaient mis un cochon dans le vestiaire de l’équipe d’Algérie… Olala… Pour un match de qualification à la CAN.
Qu’on avait gagné d’ailleurs ! Alors que pour ma 2ème période, je n’allais à Abidjan que lorsqu’il y avait des rencontres à disputer.
Parce que je n’avais plus besoin d’aller voir des matchs locaux pour récupérer des joueurs qui puissent prendre une place d’un international dans l’équipe nationale.
Il y avait trop de différence ! Durant la première période, j’ai vraiment connu ce qu’était le football africain. Et je reconnais que je me suis régalé !
Parce que j’ai vécu à l’africaine sans avoir le souci de faire des allers-retours en Europe pour voir des matchs et des joueurs.
Comment observez-vous l’évolution du football africain, et le fait qu’il y ait plus d’entraîneurs africains qu’à votre époque ?
Je suis bien content. Je pense que beaucoup d’entraîneurs africains ont les qualités pour arriver au niveau des européens. Ils n’ont pas eu la chance d’être encadrés comme les européens ont été encadrés.
Il n’y a pas de secret. Lorsque vous vivez dans ces pays, vous rencontrez des gens très compétents.
Et vous verrez de plus en plus d’Africains qui viendront entraîner en Europe, c’est logique. C’est le juste retour des choses par rapport aux Européens qui viennent en Afrique.