Sport et confinement : les solutions connectées pour suer à grosses gouttes
Sport et confinement : les solutions connectées pour suer à grosses gouttes
Sur les réseaux sociaux, les vidéos en direct, souvent gratuites, se multiplient pour garder la forme et le sourire malgré la pandémie de coronavirus.
Dès qu’il se lève dans son appartement d’Abidjan, après une petite séance d’abdos et d’étirements, Sébastien Okpotié prépare le cours qu’il donnera vers 16 heures.
Il propose depuis plusieurs semaines des sessions, diffusées en live sur sa page Facebook,
en s’inspirant des pas de danses traditionnelles et patrimoniales comme l’Aloukou ou l’adjoss, qu’il maîtrise à la perfection.
Pieds nus, débardeur aux couleurs d’une équipe de basket américaine, le danseur ivoirien livre depuis sa chambre un show à l’enthousiasme communicatif.
Bientôt il tombe le haut, fait perler les gouttes de sueur en sautillant sur place,
en agitant les bras et les jambes, sur une musique percussive…
parfois interrompue par les cris d’un bébé, dans la pièce à côté.
À la fin du cours, quarante minutes plus tard, on se sent régénéré… et on a totalement oublié la pandémie.
« Je fais ça pour soutenir mes frères, nous explique-t-il.
Il ne faut pas se décourager, il ne faut pas baisser les bras ! »
Pour l’heure, les cours sont totalement gratuits, même si le danseur réfléchit à des cours privés payants qu’il proposerait dans la foulée.
Coupé-décalé et zouglou
La fermeture des salles et des terrains de sport prive les fondus d’effort physique de leur défoulement quotidien.
En Europe, les cours en ligne et les applis se multiplient pour donner aux accros leur dose d’endorphine.
En France, le ministère des Sports,
conseille même une heure d’activité physique pour les enfants et trente minutes pour les adultes.
En Afrique,
les solutions connectées pour suer à grosses gouttes sont moins nombreuses.
« C’est normal, remarque Jean-Paul Mehansio, danseur et chorégraphe ivoirien, confiné lui aussi à Abidjan.
Ici, par exemple, toute une partie de la société n’est pas confinée.
Le vendeur de garba, la vendeuse d’alloco ou le frigoriste n’ont pas les moyens de rester enfermés chez eux.
Et chez nous, les sessions de sport en ligne ne font pas encore partie des mœurs. »
Lui propose pourtant avec succès à plusieurs dizaines de fans sur Facebook des sessions live d’« afropeps »,
une discipline qu’il a créée et qui allie des pas de danse traditionnelle d’Afrique de l’Ouest et de danses urbaines comme le coupé-décalé ou le zouglou.
« Au départ, j’ai juste cherché à me maintenir en forme moi-même en travaillant ma technique, chaque matin et chaque soir… Mais je me suis dit que ce serait intéressant de partager mon expérience.
J’habite près du Bushman Café, qui m’a permis d’utiliser un espace fermé au public… J’en ai profité pour faire des sessions filmées. »